Henri-Georges Clouzot VS Alfred Hitchcock : Le duel diabolique !


"D'après une scène du film "Le crime était presque parfait" d'Alfred Hitchcock


Les deux maîtres du suspense de l'époque, avec Fritz Lang ("M le maudit", "Le secret derrière la porte"...), l'un Français, Henri-Georges Clouzot, l'autre Britannique, Alfred Hitchcock, ont tous deux crée les plus grand succès des films d'épouvante de leur époque. Les deux ont une approche psychologique très poussée de leurs personnages, et Clouzot se voulait très noir, ne laissant aucune chance à ses héros de s'en sortir, ce qui influença fortement Hitchcock, peut-être à un moment donné, où il était piégé par la censsure et le happy-end américain.
Henri-Georges Clouzot fort de ses précédents succès :
L'assassin habite au 21 (1942)
 Le corbeau (1943)
Quai des Orfèvres (1947)
Manon (1949)
Le salaire de la peur (1953), avec Yves Montand connut un succès international.
Commercial mais aussi critique au point qu'il reçut la palme d'or.

Le metteur en scène veut alors adapter un film sur le roman "Celle qui n'était plus", du duo Boileau-Narcejac, sans savoir que Hitchcock aussi est intéressé. Mais les droits sont déjà pour Clouzot : Le film sort et connait un succès immédiat : C'est l'histoire des "Diaboliques".
 Les critiques reprocheront seulement à Clouzot d'avoir donné le rôle principal à Vera Clouzot, uniquement parce qu’elle était sa femme. Elle ne tournera d’ailleurs que trois films, et uniquement ceux de son mari, qui en son honneur baptisera sa maison de production Vera. On dit Vera Clouzot fragilisée; elle refusera après de continuer à jouer dans les films de son mari, et sera scénariste sur le film "La vérité" avant de mourir d'une attaque cardiaque à seulement 47 ans. Mais il est vrai que l’immense talent de Simonne Signoret dans ce film donne des frissons.
Ont peut remarquer deux chose amusante dans ce film : un jeune débutant dans un second rôle étonnant, un certain Michel Serrault, et un jeune gamin du pensionnat qui se fait appeler aujourd'hui Johnny Hallyday.


Hitchcock, bouleversé par le film, commande à Boileau et Narcejac un nouveau scénario dans la même veine. Mais il veut un film, cette fois, haut en couleur, avec un casting de rêve. Ce sera "Sueurs Froides" (ou "Vertigo") en 1958. Même si de nos jour le film est devenu un classique, à l'époque de sa sortie, c'est un immense échec public et critique. Hitchcock aura du mal à s'en remettre. Il parle d'un tournage difficile, du fait qu'il n'a pas pu avoir l'actrice qu'il aurait voulut pour ce film. Effectivement le rôle joué par Kim Novack aurait du être tenu par Vera Miles, mais elle tomba enceinte peu de temps avant le tournage, et fut rapidement hospitalisée.


Alors que Henri-Georges Clouzot change de registre et remporte les éloges du festival de Cannes pour son reportage intitulé "Le mystère Picasso", Hitchcock sort "La mort aux trousses" en 1959, mais il a toujours du mal à retrouver son public.
En 1960 Clouzot sort le film "La vérité" avec Brigitte Bardot :

Le film révéle le talent de tragédienne de BB, le montage du film est exceptionnel.
D'une grande beauté, le film séduit le public rapidement.

Mais, Hitchcock, qui a plus d'un tour dans son sac, tient à rester le maître du suspense, et tient à un revirement de situation par un film unique, une sorte de vengeance personnelle :  Vengeance sur les critiques  et la censure ? Bref le maître tourmente son public et lui offre son film le plus effrayant, l'icône du film à frissons:
En 1960 sort  "Psychose"
La bande annonce est un vrai régal, un film à part entière avec beaucoup d'humour comme toujours chez le maître :

 Avec ce film, dont le dénoument et la maniere de cacher le scénario ressemble aux Diaboliques, Hitchcock crée son chef d'oeuvre et garde déffinitivement le titre de maître du suspence !
Hitchcock réutillisera plus d'une fois ces principes pour son film "Les oiseaux" en 1963, mais il disait être mal à l'aise.
Quand à Clouzot, il veut tourner sont premier film en couleur : une oeuvre révolutionnaire avec des effets spéciaux encore jamais vu ! L’apothéose artistique du film d'épouvante, le film "L'enfer" n'aura jamais lieu, il restera inachevé et aura coûté une fortune et des tonnes de bobines existent encore dans des caves : Elles sont ressorties pour un reportage sublime :


Hitchcock et Clouzot, deux hommes aux caractères complétement opposés, nourris par la même passion de l'art et du suspense, l'un ayant eu les critiques et les éloges de son vivant, l'autre post-mortem. On peut dire qu'aujourd'hui encore, leurs films font trembler de peur de nombreux cinéphiles imprudent qui tombent dessus.

1 commentaire:

Dubatov a dit…

Je ne connaissais pas "L'enfer". On en apprend toujours avec toi !