Alors qu'il tiendra une Master Class déjà complète au Festival Lumière de Lyon, retour sur une carrière déjantée haute en couleur.
Alors que dans les années 90, le cinéma Français est en crise et manque d'originalité, deux jeunes artistes à l'univers particulier font leur apparition très remarquée dans leurs courts métrages. Leur style photographique filmé avec filtre est reconnaissable entre mille. C'est leur premier court métrage très marquant, "L'évasion", "Le manège", et tourne pendant 1 ans leur troisième court métrage, "Le bunker de la dernière rafale", ainsi que le fabuleux "Foutaise"avec Dominique Pinon.
Toujours avec ce dernier acteur et dans leur style surréaliste, Marc Caro et Jeunet tournent avec l'acteur Jean Claude Dreyfus. Acclamés aux Césars ils remportent celui du premier film et meilleur scénario. C'est Dreyfus étonnant que l'ont retrouve pour ce film jouissif aux effets visuels très en avance sur leur temps. Un humour burlesque un petit bijoux à voir ou revoir avec attention pour les moindres détails.
On dit souvent des Français qu'ils ne sont pas fort pour les films de genre et particulièrement pour le fantastique et la science fiction, pourtant créées au cinéma par Gorges Méliès. Ici Marc Caro et Jeunet nous prouvent le contraire au top de leur créativité. Sachez-le ! Ici tout est nouveau, avec le maître des effets spéciaux Pitof, ils vont créer de nouveaux logiciels et pousser le numérique dans le film; une première. Le film est un succès mondialement reconnu. Sans doute leur film le plus étrange mais le plus réussi. À la fois un conte sur l'enfance et un plaisir visuel. La musique de Angelo Badalamanti, angoissante et hypnotique, nous transporte dans cet autre univers.
Fort du succès de la cité des enfants perdus, Jeunet se sépare de Marc Caro et part aux USA suite à la démission de Danny Boyle pour le projet d'une suite de plus à la série Alien. Jeunet fait fort en réunissant toujours les mêmes méthodes si atypiques à son travail. Et reprend son acteur fétiche Dominique Pinon. En ajoutant une pointe d'humour noir à cette série horrifique, le film n'en devient que plus troublant. Un des meilleurs films de la saga, une Sigourney Weaver au mieux de sa forme dans un rôle inquiétant à double personnalité. Cette résurrection était un pari extrêmement risqué tellement les bonnes suites de film sont rares; pari tenu et réussi.
Réutilisation de son court métrage "Foutaise" et autres idées sorties de la boite à carton !
On ne peut parler de Jeunet sans parler de son film aux 8 millons de spectateur en France et bien plus dans le reste du monde.
Que dire d'Amélie Poulain, film dont on a déjà tant parlé. Film qui a fait la folie à sa sortie en salle puis le tour du monde après avoir été critiqué négativement comme film Nièvre à Canne. Il s'agit d'un montage original mais surtout d'un film typiquement générationnel. Du Montmartre de casque d'or à celui d'Amélie, finalement il n'y a qu'un pas. Incroyable de nos jours, comme quoi un film sans violence, sans sexe affiché...Mais à la narration bien menée peut toucher des millions de spectateurs. Une musique alléchante signée Yann Tiersen, le sourire d'une actrice Audrey Tautou digne de la Joconde. Un méconnaissable et incroyable Jamel Debouzze. Un intrigant Mathieu Kassovitz, des seconds rôles extraordinaires tous mis à l'avant avec Dominique Pinon, Isabelle Nanty, le trop rare Rufus, les regrettés Ticky Holgado et Artus de Penguern, la touchante Yolande Moreau, tout ça mené par la narration de l'incroyable André Dussolier. On pourrait même se rendre compte qu'un des clients du café n'est autre que le grand Michel Serrault, sisi. À sa sortie le film enthousiasme et donne à rêver pour une société plus juste. Une génération nouvelle est en train de se créer au début, crié un comme film populiste. Désormais il est souvent montré dans le sens inverse, pourquoi ce retournement de situation ? Est ce dû à son côté carte postale ?
Jeunet avouera que Amélie Poulain, c'est lui-même.
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